Je ne sais pas si j’arriverai à vous convaincre, militaires, soldates et soldats, de déposer les armes.
Ce 21 septembre, Vladimir Poutine a fait une allocution télévisée afin de décréter une mobilisation partielle. Cela peut concerner entre 300 000 et 2 millions de Russes. Suite à cette annonce, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans plusieurs grandes villes du pays, avec plus de 1300 arrestations.
L’Afghanistan, la Syrie, le Yémen, le Soudan, le Sahel, la Birmanie, pour ne prendre que les exemples les plus récents... la liste est longue de ces affrontements armés, menés par les états ou instrumentalisés par eux.
Le Comité des relations de l’Internationale des fédérations anarchistes (CRIFA) s’est réuni à Marseille les 19 et 20 mars 2022, et a discuté des questions relatives à la guerre en cours en Ukraine. Bien qu’il y ait des points de vue différents sur certains points entre les Fédérations membres, sur lesquels nous nous engageons à poursuivre un échange et une discussion constructive, d’importants points communs sont ressortis de la discussion.
Ce matin du 24 février 2022, l’armée de Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine par la Biélorussie, la Crimée et le Donbass. Cette invasion visait certainement Kiev, toute proche de la frontière biélorusse. Plusieurs villes ont subi des tirs de missiles dont la capitale. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelinsky promet «l’Ukraine se défendra et gagnera».
Des dizaines d’années de conflit, des dizaines d’années d’expulsions, de colonisation...et autant d’années de non respects du droit international. Des dizaines d’années de plans de paix sans concrétisation...ou entraînant la mise à mort de ceux qui les portent. Des dizaines d’années de blessés et de morts. Des dizaines d’années de mensonges, de groupes de fanatiques religieux, palestiniens ou israéliens, jouant sur les haines.
En Ukraine comme ailleurs, la guerre est un crime. L'« opération spéciale » qui devait durer quelques semaines s'installe pour longtemps. Les troupes russes, mal préparées, attendent l'hiver pour endiguer les contre-offensives ukrainiennes et avoir le temps de former les 300 000 conscrits appelés en renfort, venus souvent des zones déshéritées de Russie. Les bombardements et attaques de missiles visent les populations civiles et les infrastructures ukrainiennes (production d'énergie, barrages...). Le commerce des armes bat son plein et les « marchands de canons » se frottent les mains. Les sanctions économiques n'ont pas toujours les résultats escomptés : les superprofits liés à la hausse vertigineuse du pétrole et du gaz enrichissent les entreprises du secteur... et permettent à la Russie de contribuer à payer sa guerre d'agression. Elles ne concernent pas l'énergie nucléaire, puisque les accords franco-russes entre Framatome et Rosatom (combustibles, systèmes de contrôle, déchets) continuent de plus belle. Notre invité Jean-Marc Royer aborde tous ces aspects d'une réalité qui aura des conséquences déterminantes. !
Notre invité, Bernard Baissat est membre de la section française de l'Internationale des résistants à la guerre (IRG), l'Union Pacifiste, qui déclarait dans un communiqué du 24 février, jour de l'annonce du lancement de l'opération militaire spéciale par Poutine : « En n’agissant pas pour abolir l’armée, ou pour le désarmement, les citoyens cautionnent les crimes de masse ». La Fédération anarchiste « depuis toujours hostile au bellicisme et à la militarisation », dans une motion adoptée à son dernier congrès , rappelait de son côté : « Ce n’est pas parce que la guerre nous est rendue particulièrement visible en Ukraine qu’elle a disparu dans le monde », « les guerres justifient pour les États l’augmentation des budgets militaires au détriment des budgets sociaux. Elles accélèrent la militarisation accrue des sociétés, par ailleurs déjà soumises à des répressions de plus en plus brutales. Les armes qui sont produites se retournent toujours contre nous. » Attisant un climat de peur, le ministre des armées Sébastien Lecornu affirme que « face à la menace, la sécurité doit devenir un enjeu collectif » et souligne « le rôle crucial du Service national universel : comment prendre une classe d'âge et la préparer à tous ces risques ? ». Depuis 2019, le collectif « NON au SNU », dont font notamment partie l'Union Pacifiste, la Fédération anarchiste, Radio Libertaire, s'oppose à cette « militarisation des esprits » qui vise à terme une classe d'âge de 800 000 adolescents par an. Nous échangeons avec Bernard Baissat sur ces divers aspects d'une actualité guerrière qu'il est absolument nécessaire de combattre.